Dans notre société, le mot avortement choque, il est souvent mal compris. Le jugement est trop actif et fondé sur un amalgame du mot lui-même. L’avortement, par définition est la perte d’un embryon ou d’un fœtus lors d’une grossesse. Il peut être spontané ou provoqué. Nous avons tendance à appeler l’avortement spontané, fausse couche pour alléger l’ampleur du mot et l’avortement volontaire ou provoquer par avortement, qualifié de délit.
Pourquoi ce choix ?
La culture et la religion pèsent sur le professionnalisme et les prises de décision. Ce qui fait que L’avortement est aussi stigmatisant pour ceux qui pratiquent que pour les prestataires au Mali. Le cadre juridique malien est restrictif et l’avortement, qu’il soit légal ou non, est pratiqué dans la clandestinité. Un phénomène dévastateur abondant dans notre société. Selon Ibrahima DIA, Communication Officier-FMOS : ‘’L’avortement se produit de plus en plus chez les adolescentes âgées de 12 à 19 ans.’’
La cause ou jugements sociétal(e)s
Cette situation s’explique dans la plupart des cas par une contraction des grossesses non désirées par la fille ; ce sont les cas les plus fréquents. Alors, avoir un enfant hors mariage serait une indignation de la famille, que ce soit celle de la fille ou du garçon. Le premier reflex est l’avortement provoqué, Également appelé interruption volontaire de grossesse, et peut-être déclenchée de plusieurs façons, notamment par la prise de médicaments « abortifs » ou par l’aspiration du fœtus.
Les risques liés à l’avortement clandestin
Cette situation regrettable est souvent encouragée par des personnels non qualifiés qui le font dans les conditions inappropriées, malgré les risques qui peuvent être : « Les complication, les syncopes mortelles sur le champ, les hémorragies avec risque de coagulé pati-mortel, la nécrose utérine qui nécessite l’hystérectomie sans délai puisqu’elle est redoutable. Les perforations qui nécessitent la laparotomie (une chirurgie), les infections telles que la septicémie (présence de germe dans le sang). Nous avons la salpingite (l’infection des trompes), la péritonite généralisée (l’infection de l’utérus) qui est l’endométrite. Les lésions vaginales du col de l’utérus, rectal, visico-vaginale, qui peuvent entrainer la fistule visico-vaginal ou recto-vaginal.
Il y a aussi les complications tardives, qui sont : la stérilité, les synéchies utérines (l’accouchement des parois utérines qui fera en sorte qu’il n’y aura pas des règles), et la personne fera une aménorrhée à vie. Le bloc pelvien adhérence qui entraine des douleurs invalidantes des brides vaginales qui entrainent la frigidité vaginisme. Plus tard on peut faire les placentas prévias lors des grossesses ultérieures ou placentas agrepta qui peuvent mettre la vie de la femme en danger dans l’avenir. »
Étant conscient de ces risques liés à l’avortement clandestin, il serait temps que cette pratique cesse. Les parents doivent accepter le fait que les jeunes sont actifs sexuellement. Songer soit à revoir l’éducation des jeunes en fonction de nos valeurs sociaux-culturels ou de l’actualiser dans le bon sens tout en respectant leurs droits à l’accès aux informations et aux soins en matière de santé sexuelle et reproductive.
Tout est une question de choix. Alors entre choisir une méthode de contraception et faire face aux jugements des autres pour mourir ou ne plus avoir d’enfants suite à un avortement provoqué clandestinement quel serait votre choix ?
L’avortement clandestin vu par la loi au Mali : Un délit, un crime puni par la loi.
Dans l’article 211 , l’avortement est interdit par la loi malienne, à moins que ça ne soit pour sauver la vie de la maman. Hormis les cas pratiqués pour les motifs thérapeutiques, la tentative est sanctionnée, de ce fait les médecins qui se seront livrés à cette pratique seront punis de 1 à 5 ans d’emprisonnement ferme. Et c’est le tribunal correctionnel qui sera en charge de l’affaire et prononcera la sanction.
Dans l’article 212, l’officier de santé sage-femme, ou chirurgien, ainsi qu’employé de pharmacie, herboriste ou marchant d’instrument de chirurgie, si ceux-ci pratiquent un avortement clandestin, ils seront condamnés à la peine prévue par l’article 213, qui est de 6 mois à 3 ans d’emprisonnement et une amande allant de 20 000 à 200 000 F CFA suivit d’un à 10 ans d’interdiction de séjour.
Source : Maître Somboro
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